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Chiens dangereux

 
 
Quelle vie de chien !

Permettez moi tout d’abord de me présenter. Je me nomme Tadéidéfix, j’ai six ans et je suis un simple russell terrier de basse extraction. Mon ami Mazdak m’a fait lire certains écrits émanant de grands savants qui parlaient de mes congénères et de mes amis de haute lignée : les Dogues Allemands. Ces grands savants qui étaient tout à la fois vétérinaires, comportementalistes et psychologues laissaient entendre que nous les terriers et les autres races de chiens nous ne saurions, si ce n’est cohabiter, nous entendre. J’en ai eu le souffle coupé, moi qui depuis ma naissance vît avec des relations de Mazdak, je n’ai rien compris à leurs affirmations péremptoires.
 

Je me permets, modestement, d’informer ces savants que quelque soit notre race, nous faisons tous partie de la famille des canidés (canis). Nous sommes tous les descendants des loups (lupus) et grâce à cette hérédité nous possédons un éthogramme* commun qui, quelle que soit notre race, notre provenance ou notre extraction, autorise une compréhension intraspécifique** universelle. Pour autant que nos parents, mère, frères et sœurs 
de portée, congénères, nous aient appris les codes non verbaux de la communication canine, nous sommes en mesure de nous «  parler » et de nous comprendre, que nous venions de Chine ou du fin fond du Sahara. 
Que nous soyons caniche, jack russell, yorkshire ou encore Dogue allemand, nous avons notre langage non 
verbal qui permet cette compréhension, contrairement aux humains qui  privilégient la parole et ont oublié qu’avant l’apparition du verbe, ils communiquaient par signes, postures diverses et mimiques faciales.
 

Pour ma part, je suis issu d’une fratrie de 5 chiots, ma mère s’est occupée de moi pendant deux mois et j’ai appris grâce aux jeux avec mes frères et sœurs à modérer mes actions sous la haute surveillance de ma mère. 
J’ai depuis mes premiers instants de vie été pris en main et manipulé par mes « créateurs ». Ceux ci m’ont fait connaître dès ma prime enfance des bruits bizarres venant de tous types d’appareils d’où sortaient des sons 
un peu effrayants, auxquels petit à petit je me suis habitué. Ils m’ont placé dans les mains de personnes que je ne connaissais pas, des grands et des tous petits.  Ils m’ont mis en présence d’autres animaux dont au début je ne déchiffrais pas les codes. J’ai ainsi appris quelques codes me permettant de comprendre certaines attitudes de
nos soit disant ennemis ataviques les chats. Comme chez les humains les problèmes viennent de l’incompréhension réciproque, j’ai ainsi acquis quelques notions de codes interspécifiques***. Ils m’ont ensuite enserré le cou dans une sorte de corde et m’ont emmené dans des endroits inconnus. Il y avait plein de personnes qui marchaient entre des murs  avec au centre des choses bizarres qui passaient à toute vitesse en faisant du bruit et dégageant des odeurs nauséabondes (j’ai plus tard compris que c’étaient des voitures et que c’était une ville). Maintenant, 
je m’y sens un peu comme chez moi et je trouve un grand plaisir à y aller avec mes maîtres surtout que j’ai le plaisir de pouvoir y rencontrer des congénères étrangers avec lesquels j’ai de brefs échanges (non verbaux bien sûr). J’ai malgré tout été étonné par le comportement de certains de ces congénères rencontrés fortuitement, comme celui-ci qui m’a grogné dessus alors que je  lui faisais fête, heureux que j’étais de le rencontrer. J’ai appris par la suite que le pauvre était la victime de ses origines, pas de ses parents, mais de ses conditions de vie dans la prime enfance. En effet il était né seul et sa maman n’avait pas de lait. Ses « créateurs » l’ont alors nourri au biberon, éloigné de sa mère. Il n’a donc pas appris nos codes de communication ce qui expliquait son comportement atypique.
 

Ce qui est rassurant, c’est que les grands savants auteurs des articles posent des questions pour mieux nous comprendre. Mais à mon sens, ils oublient des questions essentielles. Ce sont les conditions dans lesquelles nous sommes nés, avons été initiés par notre fratrie aux codes canins et avons été soumis par nos créateurs à des stimulations sensorielles aussi « diverses que variées ». On ne peut tout de même pas incriminer exclusivement 
nos propriétaires en les questionnant sur comment ils nous traitent, ce qui exclut de fait toute responsabilité de nos créateurs. Les humains appellent ça l’auto - amnistie, je crois.
 

Excusez moi d’avoir été aussi long, mais j’aurais tant de choses à dire ! Je me permets de faire des léchouilles aux savants que j’aurais pu choquer. (chez nous les chiens c’est un signe d’apaisement comme je l’ai appris auprès de ma mère …) Je suis en outre à la disposition de la médecine savante pour leur faire part de ma modeste expérience de chien.
 
 

*ETHOGRAMME : catalogue des comportements caractéristiques d’un animal, d’une espèce.

**INTRASPECIFIQUE : entre individus de la même espèce

*** INTERSPECIFIQUE : entre individus d’espèces différentes.



 
Une école pas tout à fait comme les autres…
d'André Escafre

« Dans mon école je vois arriver des maître désemparés : leur chien saute sur les gens, aboie tout le temps, déchiquète chaussettes, pantoufles, mordille mains ou chevilles ; et pourtant, ils ont suivi tous les conseils donnés pour une bonne éducation… mais ils sont tombés sur un « dominant »… Ma longue expérience m’a appris que ces problèmes ne sont pas d’ordre génétique. Et pour les résoudre, j’ai remis en cause bien des idées reçues, bien des pratiques éducatives (conditionnement, certaines formes de jeux,…) dont on sous-estime les effets destructeurs. Car les incohérences sont source de nombreux problèmes comportementaux. Mon approche, fondée sur l’observation et l’écoute, est en fait la mise en pratique des derniers travaux sur l’intelligence animale. »
 

Ainsi parle André ESCAFRE, fondateur de la méthode qui porte son nom et qui dirige d’une main de maître, avec sa « douce voix » l’école de la prévention contre la délinquance canine.
 

Bienvenue dans cette école unique en son genre, située près d’Arcachon. Ici les chiens évoluent sur le terrain, en liberté. Oubliée la laisse ! Ici sont uniquement tolérés des colliers en cuir, ronds de préférence, qui ne blessent pas et qui sont adaptés à l’anatomie du chien.
 

Après le passage rituel à la barrière, qui permet aux maîtres et à leurs chiens de faire connaissance en toute sécurité, tout le monde est invité à entrer sur le terrain, à discuter. Des liens se créent entre les humains mais aussi entre les chiens. Tout événement qui survient, même infime, est observé, commenté et analysé. Le guide, ainsi se définit lui-même André Escafre, 55 ans d’expérience du chien, discute beaucoup avec les uns et les autres, s’arrête pour commenter la réaction d’un chien ou bien l’interaction entre plusieurs autres.

Les maîtres sont également invités à pratiquer des exercices. A première vue, ces derniers peuvent faire penser à ceux pratiqués en agility. En réalité, les appareils ne sont là que pour servir de médiateurs et à construire des rituels. Le binôme maître/chien fonctionne comme une équipe dont les deux notions fondamentales sont l’écoute mutuelle et le plaisir partagé. La relation maître dominant / chien soumis est gommée au profit de l’apprentissage d’une véritable communication entre eux deux. La méthode, issue de l’éthologie, s’inspire de l’éducation de l’enfant et les mots-clés sont affectivité et complicité. Pour parvenir à un meilleur résultat, André Escafre est épaulé par des chiens régulateurs qui se servent de leurs qualités naturelles, sans aucun dressage ni même éducation ! Pour assurer la sérénité dans le groupe.
 

Dans cette école, toute forme de conditionnement est bannie au profit de la communication entre le maître et son chien. D’ailleurs, un panneau à l’entrée de l’école rappelle les principes sur lesquels sont basés l’enseignement que l’on y reçoit : ces principes sont la tolérance, le respect, la complicité, la confiance, l’écoute mutuelle et l’humilité du plaisir partagé.
 

Les jeux, les jouets (source d’hyper - excitation) sont bannis, ainsi que les leurres qui servent de récompenses. Les seules récompenses préconisées sont la voix et la caresse. Malgré tout, au fil des séances, le chien suit son maître, sans artifices, simplement par plaisir et par amour. Pourtant, certains d’entre eux étaient condamnés par des initiés de la filière canine à l’euthanasie !
 

Si ce résumé vous a intéressé, voire interpellé, si vous souhaitez en savoir plus sur la méthode, n’hésitez pas à réagir et à poser des questions auxquelles nous essayerons de répondre.

Régine GOURLAY

Pour en savoir plus :

« Penser son éducation autrement - le découvrir, l’observer pour le comprendre » André Escafre, presses de l’imprimerie du Gévaudan. Site internet : www.chienlibre.com


Les   sens   du   chien

En tant que femme instruite des lois, mais également cynophile confirmée, je ne puis échappée du débat du chien dangereux, et quand Notre Présidence me contacte pour un article sur ce thème dans la revue des Amis d’Al et bien voilà ce que je rédige :

On pourra bien décider au Parlement de toutes les lois qu’on veut…. On ne changera rien, tant que les propriétaires de chien(s), et plus globalement les gens qui aiment les chiens n’accepteront pas de remettre en cause quelque a priori… Je m’explique : Pour moi le vrai débat du chien dangereux se situe ailleurs que dans la loi… Et dans un ailleurs dont je vais vous surprendre en l’examinant….

Cela commence par une anecdote : L’autre jour je suis à la boulangerie en compagnie d’un de mes bergers Tervuren quand une Dame s’adresse à moi en ces termes « Excusez moi Madame, mon fils peut-il caresser votre chien ? …

Malgré la courtoisie de la Dame je lui réponds : Ah désolée, mais non on ne peut pas caresser  mon chien.

La Dame me demande alors : Est il  dangereux ?

Et moi de lui répondre encore : Non il est très gentil, mais je ne veux pas qu’on le caresse.

La Dame scandalisée : Mais c’est du n’importe quoi, je suis éleveur de chiens et je peux vous garantir que vous allez  rendre cet animal TRES dangereux en vous y prenant comme cela. Car, pour sociabiliser un chien il faut le laisser se faire caresser par les enfants, ce sont des chiens comme le vôtre qui n’ont jamais d’affection des êtres humains qui deviennent dangereux… »
 
 

A l’entendre j’étais reléguée au rang des maîtres indignes, de ces gens qu’il faut « former »…. Pourtant à mon sens, s’il y avait une culture générale de ne pas toucher le chien d’autrui comme cela se pratiquait quarante ans en arrière dans les campagnes, on aurait moins de problèmes et d’accidents, qu’avec la  culture actuelle du chien qui doit être touché par tout le monde sous motif de socialisation…
 

Ce n’est pas chez le chien ni dans la loi qu’il y a un problème… C’est chez le maître ! Il n’y a qu’à voir le développement des écoles comportementalistes et le nombre de programmes d’éducation diffusés avec chacun son style : je ne regarde pas mon chien pour qu’il s’intéresse à moi, je fais du clickers, je fais des signaux comme à bord d’un porte avion… Combien ont ce type de convictions : Je suis le dominant et mon chien doit être le dominé, donc je passe la porte en premier, je mange en premier, je me mets sur le canapé et pas le chien … J’ai même vu une horreur : Une femme qui faisait faire du cheval à sa gosse de trois ans sur un chien loup slave au motif qu’ainsi la gosse dominait le chien et qu’elle ne risquerait jamais rien avec lui. C’était l’éleveur qui le lui avait dit… Faut-il être mercantile ou ignare pour ancrer dans  l’esprit des gens des concepts aussi ahurissants…  Et quant aux maîtres,  faut-il être un gogo pour adhérer à pareilles aberrations.

On se dit supérieur en application du principe cartésien « Je pense donc Je suis »… Et bien on devrait peut être se mettre à penser un peu plus fort…. Il n’y a pas besoin d’être prix Nobel de science pour comprendre que le chien vit dans un  monde sensoriel différent du nôtre…. Ainsi pour exemple : il ne se sert pas de ses yeux pour identifier… Il se sert de son nez (voir la mimi qui ramène n’importe qui à la maison avec une chemise de nuit)… Suite à plusieurs milliers d’années d’évolution sa vue a été structurée par les nécessités de la survie ce qui passe par la chasse donc avant tout par la perception du mouvement qui révèle la présence d’une proie potentielle. … 
Le chien est capable de voir une brindille qui bouge dans l’herbe au fond du jardin, et va donc donner l’impression d’aboyer dans le vide, lui voit le mouvement de l’herbe et vous pas… Son œil regarde un drôle de monde, dans lequel ses repères sont minimaux contrairement à nous où la vue est fondamentale… Il compense…

Ainsi s’il vous identifie en tant que maître à votre approche, sachez que c’est d’abord par votre odeur, puis votre voix et vos allures neurolinguistiques, entendez votre gestuelle corporelle… Normal puisqu’il est sensible aux mouvements…

Les cinq sens sont la vue, l'ouïe, le toucher, l'odorat, et le goût. ... Outre que ceux du chien ne fonctionnent pas comme les nôtres, pour ma part je lui attribue un sixième sens… Un exemple au hasard, mais je pourrais vous en citer cent : quand on  brosse son chien,  on se rend compte que sa fourrure est pleine d’énergie statique  (Electrique ? ou je ne sais trop comment appeler cela)…

Nous-mêmes, êtres humains, c’est une énergie électrique qui fait fonctionner notre corps. D’ailleurs si notre coeur s’arrête, c’est à coup de volt qu’on va tenter de le redémarrer… Je pense que comme tout le monde il vous arrive parfois d’être plus chargé d’une sorte d’énergie qui fait que lorsque vous touchez la voiture ou certaines matières cela crée l’impression d’un petit choc avec parfois étincelle…

Il ne me semble pas défier les limites des lois physiques en me demandant si une rencontre

électrique humaine + une rencontre électrique animal = un échange invisible entre l’homme et la bête ?… Invisible à l’homme mais pas à l’animal ?… De là à force d’expériences, je considère très sérieusement  qu’il pourrait y avoir un phénomène d’antipathie et de  sympathie électrique qui fasse que conjugué avec d’autres perceptions (ouie, odorat, visuel, etc.), on puisse déclencher malgré nous et nos bonnes intentions certaines réactions surprenantes chez l’animal, surprenantes pour nous mais parfaitement inscrites dans le monde sensoriel du chien… Le chien serait pour moi très réceptif à des ondes environnantes de nature diverses et pas forcément bien définies par l’être humain…

Là franchement la revue des Amis d’Al se dégrade vous allez penser… Et bien pourtant cette théorie que je commençais à élaborer toute seule dans mon coin, je l’ai rencontrée  chez un biologiste très réputé, Rupert SHELDRAKE, dont certains titres de ses ouvrages ne manqueront pas d’interpeller votre attention. Alors moi ce que je dis,   peut être que cela ne compte pas… Mais quand les biologistes  à l’échelle du monde commencent à se gratter la tête, peut être que là vous allez être intéressés…

Conclusion de  tout cela : La frontière du moment où le chien va devenir dangereux se situe dans l’invisible à nos sens tels que trois millions d’années d’évolution les ont construits.  Et  garder le contact exclusif avec son chien est pour moi un plus à tous les points de vue, surtout sécurité avec les tiers… Je passe pour une malcommode qui rend dangereux ses chiens alors qu’au contraire je cherche à garder un maximum de réserve de sécurité… Avec le chien nous naviguons dans un monde où on ne voit pas trop clair et où les sympathies et antipathies varient au gré d’odeurs, d’humeurs, de pressions atmosphériques, d’ondes électriques, de mouvements et sans doute d’autres choses  qui nous sont étrangères et que le chien lui ressent très bien…
 

On devrait plus souvent en tenir compte et chercher à comprendre plutôt que de se fonder sur  des projections comme : Les chiens vivent avec les enfants on va sortir un programme lucratif de cohabitation où le chien, pour être gentil, il faudra qu’il accepte n’importe quoi de l’homme…
 

Voilà donc ce que je pense du débat sur le chien dangereux… Et j’attends bien évidemment la contradiction du lecteur… Car c’est dans le débat des observateurs qu’on trouvera la clef du problème actuel avec le chien à tous les niveaux… Et à mon sens les meilleurs observateurs sont les propriétaires de chiens eux mêmes… Encore faut-il qu’ils admettent enfin que leur chien n’est pas une chose matérielle sur laquelle ils ont tous pouvoirs, mais au contraire un être complet qui, à défaut d’avoir la pensée cartésienne, a bien d’autres atouts pour nous damer le pion…
Hélène  LECHARPENTIER

Pour en savoir plus :

Hubert BELOU CHAPELLE, Vivre avec son chien en deux tomes, autoédition 1984 et 1985, http://hubert.belou.free.fr
 
 

Rupert SHELDRAKE, 
Ces chiens qui attendent leur maître, 
éditions du Rocher 200 


André Escafre
"Penser son Education autrement"
Dans mon école je vois arriver des maitres désemparés :
leur chien saute sur les gens, aboie tout le temps, dèchiquete chaussettes, pantoufles, mordille mains ou chevilles ; et pourtant ils ont suivi tous les conseils donnés pour une bonne éducation.....mais ils sont tombés sur "dominant"....
Ma longue expérience m'a appris que ces problèmes ne sont pas d'ordres génétique. Et pour les résoudre, j'ai remis en cause bien des idées recues, bien des pratiques éducatives, (conditionnement, certaines formes de jeux.....) dont on sous-estime les effets destructeurs. Car les incohérences sont source de nombreux problèmes comportementaux. Mon approche fondée sur l'obsevation et l'écoute, est en fait la mise en pratique des derniers travaux sur l'intelligence animale.
André Escafre, sous-officier cynophile dans les unités de sécurité et de protection de l'Armée de l'Air, chef de chenil, responsable de l'école de formation Cynophile des hommes du rang, de la formation continue des sous-officiers, et du Centre de Réeducation de chien de la 3 ème région aérienne, conseiller technique cynophile
à l'Etats-Major de cette région
Depuis 1971, il se consacre à l'éducation et la réeducation des chiens dans le domaine associatif
Site internet : chienlibre.com