Avoir une meute suppose d’avoir une vision
réaliste de ce qu’est la nature du chien. Et de ce point de vue,
entre les sachants convaincus que leur chien est bien équilibré
et éduqué, entre les utopistes qui lui prêtent des
sentiments de poètes, et entre les marchands qui vendent point barre
ce n’est pas la science qui nous explique. Peu de gens ont véritablement
conscience du potentiel dangereux de leur chien. Récemment en l’espace
d’un week end une petite fille s’est faite tuée par deux Dogues
allemands, un petit garçon a été défiguré
par un carne corso, et un autre petit garçon a perdu un bras après
que trois chiens errants lui soient tombés dessus.
Pour autant depuis, quand j’évoque cette
vague sanguinaire avec des propriétaires de chiens, je remarque
que peu ont compris que ce genre d’incident devait donner lieu à
réfléchir. D’autant que ce n’est pas une attaque dont il
s’agit mais bien une vague d’attaques. Or il faut toujours rester circonspect
face à des comportements groupés émergents, cela est
un symptôme chez les animaux.
« Mon chien est gentil, il serait incapable
de faire du mal au gamin », « Je suis peut être inconsciente,
mais je n’ai jamais eu de problème avec mon chien »,
« Mes amis m’ont recommandé de prendre un dogue allemand car
malgré sa grosse taille c’est une race très douce avec les
enfants ». J’ai même vu sur un blog une photo représentant
un petit garçon jouant au milieu de quatre dogues, où il
était titré « chiens dangereux » par ironie.
Face à une telle désinvolture
je tente parfois de raisonner les propriétaires de les sensibiliser
à une certaine réalité du chien avec laquelle il faut
composer. Cela dit la dernière fois que j’ai tenu la présente
théorie à table au cours d’un repas avec quelques amis, j’admets
avoir jeté un sacré froid. Toutefois quand quelques semaines
après j’ai évoqué la même question avec un responsable
national de l’ONF, il m’a alors regardé gravement en acquiesçant
: « Vous n’avez peut être pas tort, vous avez déjà
parlé de cela avec des biologistes ? » . Certes non puisque
je n’en connais pas, à moins que parmi vous… Bref pour bien comprendre
la vraie nature profonde de votre chien et pour éviter les inclinaisons
qui vous induisent en erreur lisez plutôt cela : En premier lieu,
il faut arrêter d’avoir cette vision contemporaine du chien qui consiste
à vouloir en faire absolument un compagnon ambivalent pour toute
la famille à l’instar de l’abonnement TV, du téléphone
portable et de tous ces clichés consumérismes qu’on nous
vend à grands renforts de projections flatteuses de vie heureuse.
Il faut arrêter d’humaniser le chien en s’imaginant qu’il voit les
choses comme nous. Certains avancent souvent qu’il ne manque à leur
chien que la parole. De mon point de vue, je doute que si leur chien causait,
ce qu’il dirait serait bien compréhensible à leur entendement.
Le chien a certes des émotions, une
certaine conscience d’être, voire une activité psychique de
ce qui ressort de mes recherches, mais tout cela ne fonctionne pas comme
nous. On est en zone primitive. On est dans le domaine de l’instinct, c'est-à-dire
dans un organigramme de pulsions. Nombre vont vous faire de grandes théories
sur le loup pour vous expliquer ce qu’est votre chien et comment l’éduquer
et le sociabiliser. Ce dont je vais vous parler va vous horrifier et vous
n’y trouverez sans doute pas le reflet de votre idéal de la vie
que vous voudriez parfaite avec votre animal. Mais ce dont je vais vous
parler maintenant est la vérité réelle et tant pis
si vous souhaitez rester un aveugle mené et conduit par d’autres
aveugles, au lieu d’être lucide face à la réalité.
La réalité du chien est qu’il
est avant tout le chien, un canidé à part entière
et non un descendant du loup ou du chacal on ne sait plus trop désormais
au milieu de toutes ces molécules ADN on s’y perd un peu. D’autant
qu’il soit à craindre qu’en raison de son universalité géographique
le chien se soit maintes et maintes croisé avec d’autres canidés,
le loup certes, mais aussi le chacal, le dingo etc.…
Le chien doit être considéré
comme une espèce à part entière en raison de spécificités
comportementales vis-à-vis de l’humain qui le démarquent
de tous les canidés en particulier et de tous les autres animaux
sauvages en général. Il faut souligner au rang de ses spécificités
comportementales que l’espèce canine est celle qui a le plus de
potentiel de dangerosité vis-à-vis de l’homme, et qu’elle
reste sans conteste de toutes les variétés animales
celle qui a le plus entraîné d’êtres humains dans son
étreinte mortelle. En d’autres termes le chien s’est vu de par son
évolution « conditionné » à devenir un
mangeur d’homme. Et de nos jours dans des régions pas
très lointaines, il en mange encore.
A ce stade je vous vois déjà,
les bras en l’air « c’est quoi ce scandale, mais elle est folle
cette fille de véhiculer pareille horreur » Non pas folle
très consciente au contraire, motif pour lequel malgré mes
pratiques parfois border line, je ne me sois pas encore faite bouffer.
Ca viendra peut être car aux jeux ou je joue, j’ai statistiquement
plus de chance que cela m’arrive, que de me retrouver borgne après
avoir pris une balle de golf dans l'œil.
Dans l’immédiat afin de démontrer
ma théorie du chien mangeur d’hommes, j’ai entre les mains des documents
d’archives militaires qu’on a accepté de me prêter et qui
mettent en évidence que dès sa domestication le chien a surtout
été apprécié par l’homme pour ses qualités
exceptionnelles de combattant. A l’époque où l’armement était
sommaire et que l’ONU n’existait pas, les combattants se lançaient
dans des corps à corps sanguinaires accompagnés de chiens
féroces, parfois organisés en cohortes offensives dont les
carnages feraient ressembler la pire scène du film SAW à
un documentaire pour les enfants. Dans le même registre il est rapporté
que les celtes utilisaient les chiens après les combats pour achever
les blessés. Le chien a également été utilisé
pour « laver » les plaies, on entend par laver à cette
époque certes nettoyer mais surtout se charger de la gangrène.
(Moi qui croyais que la gueule d’un chien c’est plein de saloperies ? Quid
?)
Certains attribuent au 18ème siècle
les premières sélections génétiques du chien.
Connaissant les cultures païennes comme je les connais,
je peux vous assurer qu’avec leur rapport à la nature, ces derniers
avaient déjà tout compris voilà 3 ou 4000 ans de comment
croiser les chiens pour obtenir des combattants d’une centaine de kilos,
à la sauvagerie stimulée par l’odeur du sang,
du rut et par la faim. Après l’avènement de l’arme
à feu, le chien ne quitta pas l’armée : de guerrier, il devint
sentinelle, éclaireur, aide brancardier, messager, et parfois torpilleurs,
puisque les russes envoyaient sous les chars allemands des chiens bardés
d’explosifs , affamés et dressés à aller chercher
leur nourriture en cet endroit. Quant aux armées allemandes et russes
qui se sont frottées à certaines contrées de pays
de l’Est, elles ont rapidement appris à se méfier de ces
chiens de ferme que les paysans faisaient dresser par les tziganes pour
assurer leur système défensif, amenant ces armées
au fil des déveines à prendre l’habitude de liquider les
chiens avant de liquider les hommes. Mais le chien a aussi fait partie
des Arènes, dressé à combattre l’homme, le fauve,
le taureau, ou le chien lui-même, ce phénomène restant
contemporain aux portes de vos villes partout dans le monde y compris à
Paris.
Vous allez me dire : Moi je ne suis pas concerné,
j’ai un petit terrier, tout ce discours c’est pour les gros chiens. Et
selon vous pourquoi ces chiens là on les appelle « Terrier
» ? Vous croyez qu’ils cherchaient quoi autrefois les chiens
dans la terre ? Des larves ? Non des rats des renards des blaireaux. Je
connais nombre de teckels dont le sport préféré est
d’égorger un chat. Atavisme de leur glorieux temps passés
ou malgré leur petite taille ils n’étaient pas encore chienchiens
à méméres, mais toujours des tueurs sanguinaires utilisés
comme tels.
Au 19ème siècle on prenait
paris dans des tripots sur des terriers qu’on mettait dans des petites
arènes avec une centaines de rats et on chronométrait les
records : En combien de temps le chien allait tuer tous les rats. Certains
chiens ont ainsi acquis notoriété et laissé trace
dans l’histoire (Voir encyclopédie des animaux célèbres
de Martin Monestier). Quant aux dalmatiens ils étaient la garde
rapprochée des diligences. Assez de tentures nous les montres courrant
autour des « voitures » à cheval.
Tout cela c’est du passé c’est de l’histoire
certes, mais en attendant partout ou je regarde, je vois que le chien a
toujours été sélectionné et apprécié
par l’homme en raison de ses qualités de combattant avant toute
autre considération. Encore de nos jours il est beaucoup utilisé
pour la chasse, la garde des troupeaux, la surveillance, encore des activités
qui bien que très utiles et légales n’ont rien de pacifique
dans le sens des instincts du chien.
Après tant d’années passées
en guerre aux côtés de l’homme, à lui servir pour tuer
ou autre, au milieu de victimes effusant le sang et la chaire humaine,
il ne faut pas s’étonner de considérer qu’il y a par delà
le monde beaucoup de chiens errants qui vivant dans des conditions
de survie précaire n’ont pas de problème à considérer
l’homme comme une proie potentielle (Voir décharges publiques du
Caire de Djakarta Mexico Casablanca Cayenne Naples etc..).
Ces chiens errants, ces chiens féraux, et globalement les chiens
utilisés en mission de « combat » par l’homme,
sont plus nombreux par delà le monde que les chiens de familles,
bien « domestiqués et sociabilisés ». Et
si l’identité de l’espèce doit être examinée
c’est dans sa globalité et non dans le cas vraiment très
particulier du chien de famille, du doguinounours sur lequel on gagatise.
Et encore moins dans le cas très lointain du loup.
On s’interroge du canidé représentant
le chaînon manquant entre le loup et le chien. Jamais le fait que
le chien puisse être une espèce à part entière
n’est pris en considération. Certes que selon les régions
ils s’est croisé avec le loup, le coyote ou le dingo. Mais avant
tout il est le chien et en cela il présente une particularité,
une duplicité sournoise : Pouvoir vivre avec l’homme lui rendre
service être son ami, avoir toute les qualités domestiques
pour être un partenaire idéal, tout en gardant son potentiel
sauvage intact, potentiel entretenu et cultivé par l’homme à
son insu totale durant des milliers d’années jusqu’à nos
jours.
Il découle en second lieu l’essentiel
à comprendre. Cet essentiel à comprendre ne me vient pas
d’un éthologue, d’un comportementaliste, d’un scientifique,
elle vient d’un routard de la vie Jean Rolin à qui hommage doit
être rendu pour cette observation dans son livre « Un chien
mort après lui » : Quand une ville est bombardée, terrassée
par un sinistre, gagnée par une épidémie, quand dans
ce contexte de misère, un chien se trouve séparé
de sa famille humaine, il se met à errer au milieu de la ruine et
de la désolation , il retrouve d’autres congénères
survivants comme lui, ce qui leur est très facile, et ensemble
ils forment des meutes qui lorsqu’elles commencent à être
tiraillées par la faim n’hésitent pas à se nourrir
de cadavres humains. Comme nombre de chien s’en nourrissent sur les bords
du Ganges, et en nombre d’endroits par delà le monde ou la vie d’un
homme ne compte pas plus que celle d’un chien. Le chien domestique rendu
à lui-même n’a donc aucun tabou vis-à-vis de la chair
humaine, fut elle celle de son « maître ». Le loup en
aurait plus que lui. Il ne faut jamais perdre cette donnée de vue.
Cette inclinaison du chien est un élan naturel propre, développé
par des années d'évolution spécifique rendue possible
par sa proximité avec l'homme précisément.
Ma troisième et dernière observation
consiste à conclure que le chien est bien une espèce à
part entière car parmi les canidés, elle est sans aucun doute
celle qui a mis le plus souvent l’être humain à son menu.
Et cela n’est pas sans incidence sur sa spécificité. Si on
doit cumuler toutes les victimes humaines du loup, de l’ours, et du requin,
elles ne rattraperont jamais celles du chien. Et là ou les choses
commencent à devenir sérieuses, c’est lorsqu’à cet
état de fait désormais constaté, on applique la théorie
du « 100ème singe », cette théorie qui veut que
les animaux suivant leur genre seraient branchés sur une même
fréquence invisible, une onde de mémoire et de connaissance
qui les influe. (Voir article à ce propos sur mon blog qui développe
amplement ce phénomène, très sérieusement considéré
par la science). Imaginez alors ce qui pourrait bien se passer si votre
chien de famille, le doguinounours adoré de son papa ou de sa maman,
sous le coup d’un stimulus qui vous est totalement imperceptible venait
à s’aligner sur la mémoire collective de son groupe. Quel
message pourrait il alors percevoir ? Et comment pourrait il réagir
? Tout cela malgré votre gentillesse, vos bons soins, et tout l’argent
dépensé à son entretien.
L’homme malgré sa science est un idiot…
Définitivement. En cette année anniversaire de Darwin, j’entends
encore les USA qui enseignent la doctrine créationniste à
l’école. L’homme est un idiot qui refuse toujours d’être un
animal au motif qu’il a été fait par Dieu et à son
image. Il conclut de cette simple conviction qu’il peut dominer le
chien, mais en fait le chien saura toujours duper l’homme sachant la plupart
du temps jouer du charme de son mystère, de la fascination qu’il
exerce sur l’imaginaire et de son art à savoir nous séduire
; considéré aux autres canidés, le chien Mister Hyde
/ Docteur Jeckyll affirme définitivement sa suprématie
par une intelligence particulière à se jouer de l’homme à
la fois allié et proie potentielle. Le chien gagne ainsi sur tous
les tableaux.
Par cet extraordinaire talent à la dualité
la plus paradoxale entre ami et ennemi, le chien mérite notre
plus grand respect, il mérite qu’on prenne soin de lui, qu’on s’y
intéresse pour comprendre le monde du sauvage, et le monde de l’homme,
mais il mérite aussi qu’on fasse attention à lui…
Surtout en proximité de lune noire,
ainsi qu’à l’occasion des pleines lunes de septembre et février
qui marquent le temps des ruts en milieu sauvage, ainsi qu’en phase d’équinoxe.
Et oui, les variations lumineuses agissent sur toutes les espèces
y compris l’être humain et son chien, surtout son chien. Le chien
mérite aussi qu’on fasse attention quant le soleil arrivé
à son zénith commence à redescendre notamment les
fins d’après midi ou la chaleur pèse en raison de l’orage
qui s’en vient.
Il ne faut jamais laisser divaguer son chien.
Et s’il s’agit d’une meute, alors reprenez tout cela et multipliez par
puissance 10. Et s’il s’agit d’une meute d’instinctivés, reprenez
et multipliez par puissance 20. Et s’il s’agit d’une meute sauvage : restez
dans l’auto et observez à la jumelle car là c’est puissance
100. |