Dossier comportement : CHIENS DANGEREUX |
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Dossier comportement : les encycliques |
Les plus fidèles lecteurs du Dane se
rappellent certainement des premiers numéros qui traitaient de la
problématique des chiens dits dangereux, alors que les feux de l’actualité
étaient braqués sur les chiens mordeurs. Le docteur Salomé
WEINGARTEN avait apporté une contribution remarquée démontrant
que la majorité de ces chiens vus en consultation de pathologie
comportementale présentaient des troubles de comportement antérieurement
identifiables, un tableau clinique d’anxiété et / ou des
affections douloureuses. Elle réfutait la pertinence des catégorisations
et préconisait en outre une étude relative au couple chien
/ propriétaire.
Depuis, la loi du 20 juin 2008 a été
adoptée et la sérénité a été
apparemment retrouvée, notamment par le fait que le dogue allemand
n’ait pas été « catégorisé ». Sauf
que, nous l’indiquions à l’époque, un simple ajout à
la liste arrêtée par le ministère de l’Agriculture
peut à tout moment faire basculer nos compagnons dans celle des
« pestiférés » et que, chose passée relativement
inaperçue, tout chien quelle qu’en soit la race « présentant
des dangers pour les personnes ou animaux domestiques » peut être
concerné par l’évaluation comportementale et son détenteur
être contraint à prendre des mesures de prévention
ou, maintenant, à détenir l’attestation d’aptitude prévue
pour la détention de chiens des premières et deuxièmes
catégories.
Le Doggen club a bien sûr apporté
sa pierre à l’édifice : réserver la production de
chiots LOF aux seuls éleveurs membres du club, interdire la vente
de chiots non LOF par voie de petites annonces et celle des chiens de plus
de 20 Kg en animalerie ! Telles étaient les premières propositions
: Emmanuel TASSE et Laurence BRUDER-SERGENT en avaient démontré
l’absurdité, ces velléités ne reflétant peut-être
tout au plus qu’une grotesque tentation de restreindre le marché
de la vente des chiots à quelques uns … Depuis, la bourrasque de
la tentation de l’économie planifiée aurait-elle tourné
en zéphyr, porteur de sagesse ? A première vue, oui ! Depuis
la parution du trait d’union du mois de février, pas un numéro
qui ne consacre plusieurs pages au comportement : questionnaire, création
d’une commission spéciale, publication de contributions multiples,
etc. La démarche devant aboutir, nous dit-on, à « l’élaboration
d’un programme de formation intéressant la bonne éducation
adaptée à notre race ».
Bravo !
Mais comment est-elle mise en œuvre ?
Pourquoi doit-on chercher en vain la présence de particuliers, de
vétérinaires ou de comportementalistes, au sein de la commission
? Pourquoi le questionnaire fait-il l’impasse sur les conditions
de vie du chiot durant ses premières semaines ? Pourquoi la question
de la pertinence entre règlement ou charte d’élevage et impératifs
liés au développement comportemental du chiot n’est-elle
pas même esquissée ? Pourquoi et au nom de quoi décréter
que la seule « utilité » du dogue allemand serait la
« compagnie », balayant ainsi le standard d’un revers de manche
dédaigneux ? Sur quelles bases affirme-t-on que certaines épreuves
du CSAU seraient inadaptées, tout en préconisant le rajout
d’une mention de « sociabilité » à un test dit
« d’aptitudes naturelles » dont on nous écrit sans sourciller
qu’il « n’est pas tant fait pour tester (celles) du chien que pour
évaluer les capacités du maître » ?
Plutôt que de pointer du doigt le comportement
« sportif » du jack russel, ne serait-il pas plus cohérent
de définir dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire ce que
les rédacteurs du standard entendent précisément par
« accompagnement, garde et protection », de mettre en cohérence
les préconisations d’élevage avec les phases du développement
du chiot, d’assurer une transition harmonieuse et un suivi efficace entre
l’éleveur et l’acquéreur … Ne serait-il pas plus judicieux
pour le club de prendre appui sur les bonnes pratiques (encore faudrait-il
prendre l’initiative de les répertorier), de contribuer à
les diffuser, d’accompagner les évolutions légales, mêmes
si elles sont parfois imparfaites, au lieu de générer des
contraintes contradictoires ?
Véronique CARRAYROU
Citizen Dane – Numéro 5 - Novembre 2008 |
Prévention et protection
des personnes contre les chiens dangereux |
Suite aux drames de cet été,
une réforme législative a été engagée.
Nombreux ont été les clubs de race qui, à l’instar
de la société centrale canine, ont pris position en saluant
l’initiative gouvernementale, faisant part à leurs adhérents
de ce que les mesures envisagées ne toucheraient pas leur race.
Erreur, car le Sénat avait voté un amendement, non retenu
par l’Assemblée nationale, aux termes duquel, tous les chiens dont
le poids serait supérieur à une norme fixée par arrêté
ministériel, devraient subir une évaluation comportementale.
Outre le caractère inapproprié et précipité
de ce projet de loi, nous venons d’apprendre que le président du
Doggen Club de France a pris l’initiative de consulter ses homologues des
clubs de race du second groupe afin de proposer plusieurs mesures complémentaires
(1) à la loi laquelle, au moment de boucler ce numéro, n’était
pas encore votée … Ces propositions ont été soumises
à l’analyse et à l’appréciation critiques de Laurence
BRUDER SERGENT, auteur du livre « la cause des chiens » et
d’Emmanuel TASSE, animateur du collectif contre la catégorisation
des chiens.
Pensez-vous que les trois propositions qui
ont été émises par le président du Doggen Club,
en complément du projet de loi, soient de nature à améliorer
la protection et la prévention des personnes contre les chiens dits
dangereux ? Ces propositions sont les suivantes :
1. réserver la production de chiens
LOF aux adhérents des clubs de race avec obligation faite auxdits
clubs de fournir aux éleveurs tous conseils et informations utiles
et envisager de rendre le TAN (test d’aptitude naturelle) obligatoire pour
la confirmation ?
2. interdire la vente de chiens non LOF par
voie de petites annonces et
3. interdire la vente en animalerie de chiots
dont le poids adulte dépasse 20 Kg
(1) Cf. la revue du club français du
Léonberg n° 136, la présidente du club considérant
ces propositions comme étant « intéressantes »
et insistant sur le rôle déterminant et la responsabilité
conjointe du club, de l’acquéreur, du propriétaire et du
naisseur …
Réserver la production de chiens LOF
aux adhérents des clubs de race : « cette mesure vise probablement
quiconque n’étant pas adhérent à une association de
faire naître des chiots de race dogue allemand (ai-je bien compris
?). On peut comprendre que les clubs aient envie de voir leur nombre d’adhérents
augmenter et j’approuve la proposition d’information et de formation des
naisseurs aux éléments significatifs pour une relation harmonieuse
avec un chien. Je m’étonne toutefois du caractère sectaire
de la mesure. N’est-il pas envisageable de travailler sérieusement
et consciencieusement même en dehors des clubs de race ? D’un côté
cela signifie que n’importe qui peut envoyer un chèque pour être
adhérent, cela ne nécessitant même pas que son élevage
soit performant en termes d’éthique d’hygiène, de conformité
au standard, de développement cognitif … puisque chacun fait ce
qu’il veut chez soi ; de l’autre côté, cela donne un blanc
seing à des associations dont ce n’est pas la mission de valider
le comportement du chien ».
Envisager de rendre le TAN obligatoire pour
la confirmation : « je suis toujours ébahie d’entendre parler
du TAN et de la manière dont cela s’organise. Rappelons qu’une aptitude
naturelle est instinctive, spontanée, innée. Pourtant on
peut préparer son chien au TAN dans certains clubs. Il n’y a rien
de plus naturel lorsque l’animal a été habitué (conditionné
donc) à se comporter d’une certaine manière dans un contexte
particulier ! Le TAN ne garantit absolument rien et ne laisse rien prévoir
de ce que le chien sera plus tard. Pas plus que l’évaluation comportementale
qui a été votée et ne permettra de prédire
un comportement ultérieur. La prévention est le meilleur
moyen de limiter le problème en formant, comme je le suggérais,
l’éleveur, le maître et les personnes qui vivent au quotidien
avec le chien, de même que les professionnels du monde animal que
le chien serait amené à croiser dans sa vie (vétérinaire,
toiletteur …)
Interdire la vente de chiens non LOF par petites
annonces : « cette proposition a déjà été
émise par Caroline Lanty, la présidente de la SPA parisienne.
Il s’agit d’éviter les trafics, d’empêcher l’exploitation
des animaux à des fins mercantiles, d’avoir une traçabilité
des géniteurs entre autres. L’idée n’est pas mauvaise, mais
croyons-nous sérieusement qu’une telle mesure a une chance minime
d’être votée ? Ce serait comme demander que les annonces de
vente de voitures ou de biens immobiliers ne se fasse que par le biais
de professionnels. Je sais qu’il est choquant de comparer un être
vivant à un bien, mais la loi française considère
les animaux comme des objets dont nous pouvons disposer, la comparaison
est donc explicite au regard de la législation.
Cela signifie aussi mettre l’animal LOF au
dessus de l’animal non LOF. Et qui ira vérifier que si il est écrit
LOF dans l’annonce, c’est bien le cas ? Il est facile d’abuser des particuliers
qui ne sont pas familiarisés aux us et coutumes du monde canin.
On connaît tous le cas d’éleveurs qui proposent eux-mêmes
des animaux LOF et d’autres non LOF, selon les moyens financiers de l’acheteur,
le besoin de l’éleveur de céder rapidement un chien, une
éthique peu scrupuleuse.
Je pense que ces premières propositions
n’auront pas de conséquence sur les agressivités car il est
avéré que des éleveurs ayant pignon sur rue sont capables
de créer des chiens totalement asociaux. Les manques de socialisation
et les mauvais traitements par méconnaissance ou négligence
ne sont pas l’apanage des amateurs, les professionnels aussi font des erreurs
(et je m’inclus dans ce constat). Le fait d’adhérer à un
club ne certifie donc pas que les chiots nés chez un éleveur
adhérent soient forcément stables et équilibrés.
Il y a aussi parmi les amateurs des personnes
de bonne volonté qui ont le souci de stimuler les chiots comme ils
en ont besoin et qui se donnent beaucoup de mal pour aider les petits à
se développer mentalement de manière adéquate pour
une vie en société équilibrée. Je précise
qu’en tant que comportementaliste, je n’aborde que la question de l’équilibre
mental, je ne traite pas de la santé physique du chien, c’est de
la seule compétence du vétérinaire ».
Interdire la vente en animalerie de chiots
dont le poids adulte dépasse 20 kg : « j’approuve et je vais
plus loin : interdiction totale de vente de chiens et de chats dans les
magasins. Cette dernière mesure est beaucoup plus intéressante
et devient cohérente si l’on supprime la notion de poids. N’importe
quel chien peut être rendu agressif. Je vous accorde qu’un chien
de trois kilos n’infligera pas les mêmes blessures qu’un molosse,
mais il n’empêche qu’il peut occasionner des dégâts
irréversibles, surtout s’il mord une partie du visage. Dans ces
magasins, les chiots passent tout leur temps enfermés dans les cages
et ne sont pas stimulés, sont privés de soins le soir et
les week end lorsque les employés ne sont pas disponibles pour s’en
occuper, ils sont aussi excités ou harcelés en journée
par les personnes qui les admirent derrière une vitre, sans oublier
qu’ils viennent parfois de pays de l’Est et ont donc vécu des expériences
potentiellement traumatisantes (comme une séparation trop précoce
d’avec la mère, un voyage long et parfois sans manger ni boire).
Tous ces éléments concourent à former des chiots inaptes
à une vie heureuse en famille et donc, favorisant l’agressivité
».
Laurence BRUDER SERGENT, comportementaliste,
www.comportement –canin.com
Citizen Dane – Numéro 2 – Janvier 2008
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Springer,
Danes & Rotten’bull (1)
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Afin d’apporter une autre bribe à la
discussion sur les chiens mordeurs d’enfants, voici quelques conclusions
d’une étude américaine (2). Les chiens y inclus ont été
vus en consultation de pathologie comportementale à l’université
vétérinaire de Pennsylvanie entre janvier 2002 et décembre
2005 (ceci dit tous les propriétaires de chiens mordeurs ne les
présentent pas dans un service semblable).
Les enfants :
31% de moins de 6 ans, 69% de 7 à 17
ans, autant de filles que de garçons.
Les circonstances :
Les enfants du foyer : 26% lors de conflits
territoriaux ou autour de la nourriture, 18% lors d’interactions anodines
(caresses, parler à l’animal etc).
Les enfants étrangers au foyer : 28%
lors de l’intrusion territoriale (dont 19% sans interaction avec le chien).
Seulement 19% des agressions ont lieu en dehors du territoire.
Les enfants de moins de 6 ans sont plus souvent
mordus dans un contexte de défense de la nourriture ou des ressources
(44%) ou parce qu’ils ont initié une interaction aversive ou algogène
(créant de la douleur), comme une chute sur le chien (18%).
Les chiens :
75% de mâles, 25% de femelles. Tous
les animaux (108 individus de 41 races), hormis 4 mâles et 3 femelles
étaient stérilisés (situation totalement incomparable
avec la population canine en France).
Les races :
9% English Springer Spaniel, 9% Berger Allemand,
5% Labrador Retriever, 5% Golden Retriever, 4% American Cocker Spaniel.
81% des chiens avaient déjà mordu
des enfants : 15% deux fois, 18% trois fois, 13% quatre fois, 24% plus
de cinq fois. 2/3 des chiens avaient reçu une éducation à
l’obéissance (!!). 50% des chiens souffraient d’une affection somatique
potentiellement douloureuse ( !!!), dont 20% d’une maladie locomotrice
(arthrose etc) suivie d’affections cutanées (tumeurs), oculaires,
métaboliques endocriniennes, infectieuses.
Discussion :
Si 66% des chiens en étaient à
leur premier « forfait », tous présentaient des troubles
du comportement identifiables au préalable, dont postures menaçantes
en particulier. Par ailleurs, si les conflits, sociaux principalement,
concernent d’avantage les chiens de plus d’un an, ceux qui surviennent
dans un contexte de douleur ou de défense de la nourriture sont
aussi observés chez les animaux plus jeunes. 77% des chiens présentaient
un tableau clinique d’anxiété : ils avaient souvent par le
passé manifesté des comportements de frayeur en cas de bruits
inhabituels ou lors de séparation d’avec leur propriétaires.
Pour les auteurs, ces chiens sont les plus dangereux pour les jeunes enfants,
car ils ont tendance à suragir à leurs cris aigus, leurs
mouvements soudains ou à des interactions inhabituelles.
50% des mordeurs souffraient d’affections douloureuses
(néanmoins aucune comparaison n’est possible avec un échantillon
témoin équivalent). La stérilisation (on le constate
à nouveau) n’est pas un rempart contre les conduites agressives,
particulièrement en ce qui concerne les conflits territoriaux. En
dehors de la surreprésentation de l’English Springel Spaniel (d’ailleurs
déjà signalée dans d’autres études nord-américaines)
aucune conclusion ne peut être tirée en ce qui concerne les
races (échantillon trop petit).
Conclusions à tirer :
Il faut systématiquement, chez le chien
mordeur, chercher une éventuelle affection douloureuse. Aucune menace,
même provenant d’un chiot ne devra être tolérée.
Les parents de jeunes enfants préféreront une chienne à
un chien. Un comportement anxieux fera l’objet d’une évaluation
par un vétérinaire qui décidera ou non de référer
à un confrère comportementaliste spécialisé.
Un chien malade, aigu ou chronique, serait mieux tenu à l’écart
des enfants (ou les enfants à l’écart du chien …). Et, faut-il
encore le répéter, on ne laisse JAMAIS un jeune enfant seul
avec un chien.
Dr Salomé WEINGARTEN, vétérinaire
aux Saintes Maries de la Mer
1. NDLR : le Dr Weingarten est
fondé à décliner toute responsabilité quant
à l’intitulé donné à sa contribution, lequel
a été arbitrairement arrêté par un directeur
de publication, soixante-huitard attardé …
2. Reisner I.R. : behavioral
assessment of child-directed canine agression. In : Injury Prevention 2007
Vol 13 p 348-351
Citizen Dane – Numéro 2 – Janvier 2008
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La position d’Emmanuel TASSE,
président du CFABAS et animateur du
collectif 4C :
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Ralph Freyermuth m’a demandé de bien
vouloir donner mon avis sur les premières propositions au regard
de mon statut (je suis président du club de race assurant la gestion
de l’american staffordshire terrier, actuellement en deuxième catégorie)
et de mon implication dans la lutte contre les lois sur les chiens dangereux,
uniquement fondées sur des critères d’appartenance raciale.
Tout d’abord, je constate avec plaisir que
les clubs de race du second groupe ont su organiser une concertation entre
eux à ce sujet. Je ne peux hélas dans la foulée qu’immédiatement
regretter qu’aucun d’entre eux n’ait daigné répondre à
mes propositions de travail en commun pour la réhabilitation du
Chien (hormis le dogue de Bordeaux, j’en remercie d’ailleurs vivement Madame
Tompousky).
Sans m’immiscer dans la gestion des autres
clubs de race (je n’ai pas la légitimité et le mien m’occupe
bien assez), quelques observations me viennent quant aux propositions en
question :
Il est proposé d’imposer l’adhésion
à un club de race pour pouvoir produire du chien LOF. Il est ainsi
fait la comparaison avec la condition d’adhésion pour obtenir un
affixe. Parlons-en ! Monsieur X adhère au club le 11 mars, demande
son affixe le 12 : le club ne peut aucunement lui refuser l’obtention de
cet affixe ! Et bien souvent ce nouvel adhérent … ne renouvelle
jamais ! Pire encore, l’appartenance d’une portée de chiens au LOF
dépend UNIQUEMENT du statut de chiens LOF et confirmés de
ses parents. C’est une vieille règle et rien ne justifierait de
subordonner cette inscription à une adhésion à un
club de race : ce sont deux choses qui n’ont rien à voir. Enfin,
comment peut-on se plaindre des restrictions aux libertés individuelles
mises en place par les lois sur les chiens dangereux et, parallèlement,
proposer de telles atteintes ? Pourquoi un particulier, passionné,
propriétaire de deux sujets LOF et de qualité, devrait-il
être adhérent d’un club pour pouvoir produire une portée
qui soit reconnue ? … si ce n’est pour lui assurer des adhésions
(forcées).
La seconde proposition vise à imposer
la réussite au TAN pour obtenir la confirmation d’un chien. Je ne
connais pas l’ensemble des contenus des TAN du 2ème groupe mais,
sauf erreur de ma part, il me semble de toute façon que la quasi-totalité
des standards comporte comme point de non confirmation « tout chien
ayant un comportement agressif ». Le principe de la confirmation
est suffisamment décrié par certains comme étant un
moyen pour la SCC (et les clubs qui en récupèrent une quote
part) de se mettre de l’argent dans les poches ; il me semble inutile de
s’orienter vers une situation où le TAN serait à son tour
décrié comme étant un moyen pour les clubs de se mettre
de l’argent de côté.
Pour conclure, ces deux mesures peuvent laisser
la désagréable impression que l’on souhaite rendre les clubs
comme « point de passage obligé » pour produire du LOF
et pour avoir un chien confirmé. Quand l’on souhaite acheter un
chiot, quelle que soit sa race, le club doit être à mon avis
effectivement le point de passage obligé : non pas sous la contrainte
de mesures réglementaires, mais par la qualité du service
qu’il apporte. Car c’est bien de cela dont il est question : un club SE
DOIT d’apporter à ses adhérents, à tout acquéreur
potentiel, un service de qualité dans un seul but : l’intérêt
final du chien.
Quant aux mesures visant à limiter le
risque lié au chien mordeur ou agressif, elles ne peuvent être
développées ici, faute de place (peut être une autre
fois), mais sont simples : meilleure conditions d’élevage des chiens
(ET valorisation par les clubs des éleveurs de qualité),
meilleures conditions de détention par les maîtres et meilleure
information du public, des maîtres, des « victimes potentielles
».
Emmanuel TASSE, président du CFABAS
www.cfabas.fr
; www.against-bsl.eu
Citizen Dane – Numéro 2 – Janvier 2008
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